Dossier thématique antalgiques

Dossier thématique sur la surveillance épidémiologique des antalgiques

La douleur est le premier motif de consultation en France chez le médecin généraliste et dans les services d’urgences ; 43% des consultations chez le médecin généraliste ont en effet pour motif une douleur, dont 24% pour douleur chronique. Au global, on estime qu’environ 30% de la population adulte – soit près de 20 millions de français – souffre de douleurs chroniques et qu’environ 10% de la population souffre de douleurs dites neuropathiques.[1]

 

Si la prise en charge de la douleur peut être non médicamenteuse, l’utilisation de médicaments antalgiques en France est massive, avec par exemple en 2021, 589 millions de boîtes de paracétamol et 38 millions de boites d’ibuprofène vendues en France par les industriels aux pharmacies de ville et d’hôpital. Les médicaments antalgiques disponibles sur le marché français appartiennent à des classes pharmacologiques différentes, sont utilisés par l’ensemble de la population française quelle que soit la classe d’âge, sont soumis à différentes conditions de prescription et de délivrance (prescription médicale obligatoire, prescription médicale facultative, rétrocession hospitalière, ordonnance sécurisée, vente en ligne) et font également l’objet de situations de mésusage et de dépendance.

 

Ces multiples spécificités imposent une surveillance particulière des médicaments antalgiques par les autorités sanitaires françaises et l’ANSM en particulier, dans le but d’en évaluer la sécurité, l’utilisation, de proposer des options et mesures de gestion sanitaires et d’en évaluer l’impact. Cette surveillance s’articule autour d’enquêtes nationales d’addictovigilance, de pharmacovigilance, toxicovigilance et, d’évaluation de Periodic Safety Update Reports Single Assessment Procedures (PSUSA), d’études de pharmaco-épidémiologie et d’une veille de la littérature scientifique. L’ensemble de ces données sont indispensables pour proposer des recommandations et des interventions pour favoriser le bon usage de ces médicaments.

 

Au sein d’EPI-PHARE, cette surveillance épidémiologique s’est structurée avec le financement d’études ponctuelles, puis le financement d’un consortium dédié en 2024.

 

[1] Serrie et a. Douleurs (2014) 15, 106-114 / Mick et al. Douleurs (2013) 14, 57-66 / Breivik et al. BMC Public Health 2013, 13:1229 / Bouhassira et al. Pain. 2008 Jun; 136(3):380-7 / Breivik et al. Eur J Pain. 2006 May;10(4):287-333 / Pain in Europe – a Public Health Issue (White paper sept 2011) / Taifel, P., Gerche, S. & Huas, D. La douleur en médecine générale. Douleur Analgésie 15, 71-79 (2002) / Livre Blanc de la douleur SFETD (2017) 9-10, 39-41.

1

Études ciblées

2

Consortium PEGASE