Traitement par anti-TNF après 24 semaines de grossesse chez les femmes atteintes de MICI
Contexte et objectif
La poursuite du traitement par médicament biologique des maladies inflammatoires pendant la grossesse reste une décision difficile. De nombreuses femmes atteintes de maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) arrêtent leur traitement par anti-TNF après 24 semaines.
L’objectif de cette étude était d’évaluer les avantages et les risques de la poursuite du traitement anti-TNF après 24 semaines de grossesse pour les mères atteintes de MICI et leurs enfants.
Méthode
Cette étude (émulation d’essai cible entre 2010 et 2020) a été réalisée à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS).
Résultats
Un total de 5 293 grossesses ont été incluses ; le traitement par anti-TNF a été interrompu avant 24 semaines pour 2 890 d’entre elles et poursuivi au-delà de 24 semaines pour 2 403. La poursuite du traitement par anti-TNF a été associée à une diminution de la fréquence des rechutes maternelles de MICI (35,8 % vs 39,0 % ; rapport de risque ajusté [RRa], 0,93 [IC 95 %, 0,86 à 0,99]) et de la prématurité (7,6 % vs 8,9 % ; RRa, 0,82 [IC, 0,68 à 0,99]).
Aucune différence n’a été constatée en fonction de la poursuite du traitement par anti-TNF en ce qui concerne la mortinatalité (0,4 % vs. 0,2 % ; aRR, 2,16 [IC, 0,64 à 7,81]), les naissances de petit poids par rapport à l’âge gestationnel (13,1 % vs. 12,9 % ; aRR, 1,01 [IC, 0,88 à 1,17]) et les infections graves chez les enfants (54,2 vs. 50,2 pour 1 000 personnes-années ; rapport de risque ajusté, 1,08 [IC, 0,94 à 1,25]).
Conclusion
La poursuite du traitement par anti-TNF après 24 semaines de grossesse semble bénéfique en ce qui concerne l’activité des MICI et la prématurité, tout en n’affectant pas les suites néonatales et les infections graves chez les enfants.
Retrouvez l’article sur le site de Annals of Internal Medicine