Contexte

Bien que les infections bactériennes soient fréquentes pendant la grossesse, la prescription d’antibiotiques aux femmes enceintes représente un défi pour les médecins, en raison de la balance bénéfices-risques.

Objectif de l’étude

Évaluer l’ampleur de l’exposition prénatale aux antibiotiques et les facteurs qui y sont associés.

Méthode

Cette étude a inclus les grossesses du Registre national mère-enfant EPI-MERES 2010-19 (construit à partir du Système national des données de santé), quelle que soit l’issue de la grossesse.

L’exposition aux antibiotiques a été définie comme le fait d’avoir eu au moins une prescription d’antibiotique pendant la grossesse. La prévalence des grossesses exposées aux antibiotiques a été estimée. Une régression de Poisson univariable avec équations d’estimation généralisées a été utilisée pour comparer le nombre de prescriptions d’antibiotiques pendant la grossesse et la période suivant la grossesse avec la période un an avant la grossesse. Une régression de Poisson multivariable a été utilisée pour étudier les facteurs associés à l’exposition aux antibiotiques pendant la grossesse.

Résultats

Parmi les 9 769 764 grossesses, 3 501 294 (35,8 %) ont été exposées à des antibiotiques, l’amoxicilline étant le produit le plus courant. Comparé à une période similaire un an avant la grossesse, le nombre de prescriptions d’antibiotiques était plus faible pendant la grossesse [incidence rate ratio (IRR) 0,903 (95% CI 0,902-0,905)] et pendant la période un an après la grossesse [IRR 0,880 (95% CI 0,879-0,881)].

La région de résidence, l’indice de défavorisationsociale, le tabagisme et les maladies chroniques (en particulier les maladies respiratoires chroniques) étaient associés à l’exposition aux antibiotiques pendant la grossesse.

Conclusion

Les prescriptions d’antibiotiques sont moins fréquentes pendant la grossesse que pendant l’année précédente. Cela peut être dû à une évaluation plus pertinente des bénéfices et des risques.

Les femmes enceintes vivant dans des conditions sociales défavorables, celles qui fument et celles qui souffrent de maladies chroniques sont plus susceptibles de se faire prescrire des antibiotiques.