Aspirine à faible dose et formes graves de Covid-19
Contexte
L’aspirine à faible dose a été signalée comme un candidat médicament potentiel pour traiter ou prévenir les formes graves de Covid-19.
Objectifs
Nous avons cherché à savoir si l’aspirine à faible dose utilisée en prévention cardiovasculaire primaire était associée à un risque plus faible de forme grave de Covid-19.
Méthode
Une large cohorte de patients sans comorbidités cardiovasculaires connues a été construite à partir de l’ensemble de la population française enregistrée dans les bases de données nationales de soins de santé. Au total, 31,1 millions de patients âgés de plus de 40 ans, dont 1,5 million ayant eu été remboursés pour de l’aspirine à faible dose au moins trois fois au cours des 6 mois précédant l’épidémie, ont été suivis jusqu’à l’hospitalisation avec un diagnostic de Covid-19 ou d’intubation/décès pour les patients hospitalisés.
Résultats
Les modèles de Cox ajustés sur l’âge et le sexe ont montré une association positive entre l’aspirine à faible dose et le risque d’hospitalisation (hazard ratio [HR], 1,33 ; intervalle de confiance (IC) à 95%, 1,29-1,37]) ou de décès/intubation (HR, 1,40 [IC à 95%, 1,33-1,47]). Dans les modèles entièrement ajustés, les associations étaient proches de la nullité (HR, 1,03 [IC 95 %, 1,00-1,06] et 1,04 [IC 95 %, 0,98-1,10], respectivement).
Conclusion
Il n’y a pas de preuve d’un effet de l’aspirine à faible dose utilisé pour la prévention cardiovasculaire primaire dans la réduction des formes graves de Covid-19.
Retrouvez l’article sur le site de Research and Practice in Thrombosis and Haemostasis