Le 26 août 2024

Vaccins ARNm Covid‑19 et pronostic à 18 mois des myocardites

Importance

Bien que les patients atteints de myocardite après vaccination contre la COVID-19 par un vaccin à ARNm semblent avoir un bon pronostic à la sortie de l’hôpital, leur pronostic à plus long terme et leur prise en charge restent inconnus.

 

Objectif

Étudier les complications cardiovasculaires des myocardites post-vaccination (ARNm) COVID-19 et d’autres types de myocardite au cours d’un suivi de 18 mois, ainsi que la prise en charge de la maladie sur la base d’une étude de la fréquence des procédures médicales et des prescriptions de médicaments.

 

Conception, design, participants

Dans cette étude de cohorte basée sur le Système national de données de santé (SNDS), nous avons identifié toutes les personnes âgées de 12 à 49 ans hospitalisées pour une myocardite en France entre le 27 décembre 2020 et le 30 juin 2022.

 

Exposition

Les individus ont été catégorisés comme ayant une myocardite post-vaccinale (dans les 7 jours suivant le vaccin ARNm COVID-19), une myocardite post-COVID-19 (dans les 30 jours suivant l’infection par le SRAS-CoV-2), ou une myocardite conventionnelle.

 

Résultat(s) principal(aux) et mesure(s)

La survenue d’évènements cliniques (réadmission à l’hôpital pour myopéricardite, autres événements cardiovasculaires, décès toutes causes confondues et résultat composite de ces événements) au cours des 18 mois suivant l’admission à l’hôpital a été analysée à l’aide de modèles de Cox pondérés afin de normaliser les comparaisons avec le groupe myocardite conventionnelle. La prise en charge médicale après la sortie de l’hôpital a également été évaluée de manière longitudinale à l’aide de modèles d’équation estimés généralisés.

 

Résultats

Au total, 4 635 personnes ont été hospitalisées pour une myocardite : 558 pour une myocardite post-vaccinale, 298 pour une myocardite post-COVID-19 et 3 779 pour une myocardite conventionnelle. Les patients atteints de myocardite post-vaccinale étaient plus jeunes que ceux atteints de myocardite post-COVID-19 et de myocardite classique (âge moyen [écart-type] de 25,9 [8,6], 31,0 [10,9] et 28,3 [9,4] ans, respectivement) et étaient plus souvent des hommes (84%, 67% et 79%). Les patients atteints de myocardite post-vaccinale présentaient une incidence standardisée de l’outcome clinique composite inférieure à celle des patients atteints de myocardite classique (32/558 contre 497/3 779 événements ; rapport de risque pondéré, 0,55 [IC à 95 % 0,36-0,86]), tandis que les personnes atteintes de myocardite post-COVID-19 présentaient des résultats similaires (36/298 événements ; rapport de risque pondéré, 1,04 [IC à 95 % 0,70-1,52]). La fréquence standardisée des procédures médicales et des médicaments prescrits chez les patients atteints de myocardite post-vaccinale ou de myocardite post-COVID-19 a suivi une tendance similaire dans les 18 mois suivant la sortie de l’hôpital à celle des patients atteints de myocardite conventionnelle.

 

Conclusion

Les patients atteints de myocardite post-vaccinale, contrairement à ceux atteints de myocardite post-COVID-19, présentent une fréquence de complications cardiovasculaires inférieure à celle des patients atteints de myocardite conventionnelle à 18 mois. Cependant, les patients affectés, principalement des jeunes hommes en bonne santé, peuvent nécessiter une prise en charge médicale jusqu’à plusieurs mois après leur sortie de l’hôpital.

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site du Journal of the American Medical Association