Objectif

Mesurer l’impact des mesures réglementaires nationales mises en œuvre en France en août 2018 et juin 2019 pour réduire le risque de méningiome associé à l’utilisation de l’acétate de cyprotérone.

Méthodes

En utilisant le SNDS, nous avons calculé le nombre mensuel d’utilisateurs d’acétate de cyprotérone parmi les femmes cisgenres, les hommes et les femmes transgenres en 2010-2021, la proportion mensuelle d’utilisateurs avec un dépistage de méningiome par imagerie cérébrale et le taux annuel de chirurgie du méningiome associé à l’utilisation d’acétate de cyprotérone. Les arrêts et les switchs ont été analysés.

Résultats

Entre 2018 et 2021, le nombre d’individus exposés à l’acétate de cyprotérone a diminué de 85% (55 000 utilisateurs d’acétate de cyprotérone à haute dose en août 2018 contre 7 900 décembre 2021), correspondant à deux vagues de diminution de l’utilisation et de l’initiation. Cette baisse a été plus importante chez les femmes cisgenres (88%) que chez les hommes (69%) ou les femmes transgenres (50%). Le dépistage par imagerie cérébrale est passé de 11 % en juin 2018 à 70 % en juin 2021 chez les femmes cisgenres (13 %-51 % chez les hommes, 9 %-60 % chez les femmes transgenres). Après l’arrêt d’acétate de cyprotérone, il n’a pas été observé de report massif vers un seul produit mais, au contraire, une dispersion vers d’autres hormonothérapies. Le taux annuel global de chirurgie du méningiome associé à l’exposition d’acétate de cyprotérone a spectaculairement diminué entre 2017 et 2021 (-93% pour les femmes cis et -86% pour les hommes).

Conclusion

En France, l’utilisation d’acétate de cyprotérone à forte dose a fortement diminué après la mise en place de mesures réglementaires nationales sans qu’il y ait eu de transfert massif vers d’autres hormonothérapies. L’augmentation du dépistage par imagerie cérébrale a par ailleurs entrainé une baisse massive de plus de 90 % des chirurgies des méningiomes associés à l’utilisation d’acétate de cyprotérone.