Risque de méningiome intracrânien avec trois progestatifs puissants
Contexte
Une association dose-dépendante entre l’utilisation d’acétate de cyprotérone et méningiome intracrânien a été identifiée mais les données concernant d’autres progestatifs sont rares. Nous avons évalué l’association entre la chirurgie du méningiome intracrânien et l’exposition à trois progestatifs : acétate de cyprotérone (CPA ; ≥25 mg/jour), acétate de nomégestrol (NOMAC ; 3,75-5 mg/jour) et acétate de chlormadinone (CMA ; 2-10 mg/jour).
Méthode
Dans cette étude cas-témoins basée sur la population nationale, les cas ont subi une chirurgie pour un méningiome intracrânien en France de 2009 à 2018. Ils ont été appariés à cinq témoins sur le sexe, l’année de naissance et la région de résidence. L’exposition aux progestatifs a été définie comme l’utilisation de progestatifs dans l’année précédant la chirurgie pour les cas ou à la même date pour leurs témoins.
Résultats
Au total, 25 216 cas ont été inclus (75 % de femmes, âge médian de 58 ans). Une exposition aux progestatifs a été notée pour 9,9 % des cas (2 497/25 216) et 1,9 % (2 382/126 080) des témoins, avec un odds ratio de 6,7 [IC 95 %, 6,3-7,1]. L’odds ratio était de 1,2 [1,0-1,4] pour une utilisation à court terme (< un an) et de 9,5 [8,8-10,2] pour une utilisation prolongée. Une forte association a été identifiée pour l’utilisation prolongée de CPA (OR=22,7 [19,5-26,4]), du NOMAC (OR=6,5 [5,8-7,2]) et du CMA (OR=4,7 [4,5-5,3]). L’exposition aux progestatifs a augmenté le risque de méningiome pour tous les grades histologiques et tous les sites anatomiques, en particulier pour la base antérieure et moyenne du crâne : OR= 35,7 [26,5-48,2] et 23,9 [17,8-32,2] pour le CPA. Le nombre estimé de cas attribuables était de 2 124 [2028-2220] (212/an).
Conclusion
Nous avons observé une forte association entre l’exposition prolongée à des progestatifs puissants et la chirurgie pour méningiome. Le risque a augmenté de la chlormadinone au nomégestrol et à l’acétate de cyprotérone. Les individus doivent être informés de ce risque.
Retrouvez l’article sur le site de European Journal of Neurology