Le 24 mai 2022

Persistance à long terme des médicaments biologiques pour les patients atteints de psoriasis et de rhumatisme psoriasique

Importance

Les options de traitement du psoriasis (PsO) et du rhumatisme psoriasique (PsA) ont considérablement évolué depuis l’avènement des produits biologiques. Les essais cliniques ne permettent pas d’évaluer l’efficacité relative à long terme des produits biologiques et sont souvent insuffisants en ce qui concerne la sécurité.

 

Objectifs

Évaluer la persistance à long terme de différentes classes biologiques pour traiter le PsO et le PsA.

 

Conception, contexte et participants

Cette étude de cohorte à l’échelle nationale a été réalisée à partir des données du SNDS. Tous les adultes atteints de PsO et de PsA qui étaient de nouveaux utilisateurs de produits biologiques (pas utilisateur dans l’année précédant la date d’index) du 1er janvier 2015 au 31 mai 2019 ont été inclus et suivis jusqu’au 31 décembre 2019. Les patients hospitalisés pour un PsA dans la cohorte PsO et pour un PsO dans la cohorte PsA au cours de l’année précédant la date d’index ont été exclus. Les données ont été analysées du 1er juin au 31 octobre 2021.

 

Principaux résultats

La persistance a été définie comme le temps écoulé entre le début du traitement biologique et son arrêt, et a été estimée à l’aide de la méthode Kaplan-Meier. La comparaison de la persistance par classe biologique a nécessité l’utilisation de modèles de régression des risques proportionnels de Cox pondérés par score de propension et ajustement sur des produits non-biologiques systémiques spécifiques (variables dépendantes du temps).

 

Résultats

Un total de 16 892 patients atteints de PsO ont été inclus dans l’analyse (âge moyen [SD], 48,5 [13,8] ans ; 9152 hommes [54,2%] hommes). Parmi eux, 10 199 patients (60,4%) ont commencé un traitement par un inhibiteur du facteur de nécrose tumorale (TNF) ; 3982 (23,6%), par un inhibiteur de l’interleukine 12 et de l’interleukine 23 (IL-12/23) ; et 2711 (16,0%), par un inhibiteur de l’interleukine 17 (IL-17). 6531 autres patients atteints de psoriasis (âge moyen [écart-type], 49,1 [12,8] ans ; 3 565 [54,6 %] femmes) ont été inclus ; parmi eux, 4 974 (76,2 %) ont commencé un traitement par un inhibiteur du TNF ; 803 (12,3 %), par un inhibiteur de l’IL-12/23 ; et 754 (11,5 %), par un inhibiteur de l’IL-17. Les taux globaux de persistance à 3 ans étaient de 40,9 % et 36,2 % pour le PsO et le PsA, respectivement.

Après pondération et ajustement de la probabilité inverse de traitement, l’inhibiteur de l’IL-17 était associé à une persistance plus élevée par rapport à l’inhibiteur du TNF pour le PsO (rapport de risque pondéré [RR], 0,78 [IC à 95%, 0,73-0,83]) et le PsA (RR pondéré, 0,70 [IC à 95%, 0,58-0,85]) et par rapport à l’inhibiteur de l’IL-12/23 pour le PsA (RR pondéré, 0,69 [IC à 95%, 0,55-0,87]). Aucune différence n’a été notée entre l’inhibiteur de l’IL-17 et l’inhibiteur de l’IL-12/23 pour le PsO. L’inhibiteur de l’IL-12/23 était associé à une persistance plus élevée que l’inhibiteur du TNF pour le PsO (HR pondéré, 0,76 [IC à 95%, 0,72-0,80]), aucune différence n’ayant été observée pour le PsA.

 

Conclusion

Les résultats de cette étude de cohorte suggèrent que les inhibiteurs de l’IL-17 sont associés à une plus grande persistance du traitement que l’inhibiteur du TNF pour le PsO et le PsA. Les inhibiteurs de l’interleukine 17 sont également associés à une persistance plus élevée que l’inhibiteur de l’IL-12/23 pour le psoriasis, sans différence pour le psoriasis. Cependant, les taux de persistance de tous les produits biologiques sont restés globalement faibles à 3 ans.

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