Le 29 novembre 2024

Suivi de l’utilisation de la prophylaxie pré‐exposition (PrEP) au VIH

Suivi de l’utilisation de Truvada® ou génériques pour une prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH à partir du Système National des Données de Santé (SNDS) - Actualisation des données jusqu’au 30 juin 2024

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE (ANSM-CNAM) actualise les données sur l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH par Truvada ou génériques en France jusqu’au 30 juin 2024. Les chiffres mettent en évidence un infléchissement dans la progression de l’utilisation de la PrEP au cours de la dernière année. La prescription par les médecins généralistes, qui est devenue majoritaire, n’a pas permis la diffusion de la PrEP à toutes les catégories de population qui pourraient en bénéficier.

 

Le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE (GIS ANSM-CNAM) réalise depuis 2017 un suivi de l’évolution de l’utilisation de Truvada® ou génériques pour une prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS). Le rapport publié aujourd’hui fournit une actualisation de ce suivi jusqu’au 30 juin 2024. De plus, il fournit des informations nouvelles sur la caractérisation de l’utilisation de la PrEP selon que celle-ci est prescrite en ville ou dans une structure hospitalière ou CeGIDD.

 

Fin juin 2024, le nombre total de personnes de 15 ans et plus ayant déjà initié la PrEP en France s’élevait à 103 407, soit 18 479 de plus que fin juin 2023. Le nombre total de personnes utilisant effectivement la PrEP (en initiation ou en renouvellement) était également en hausse, atteignant 59 326 au premier semestre 2024, soit 6580 utilisateur.trice.s de plus par rapport au premier semestre 2023. Malgré cette poursuite de l’augmentation continue de l’utilisation de la PrEP observée depuis sa mise à disposition en 2016, le nombre de nouveaux.velles utilisateur.trice.s entre juillet 2023 et juin 2024 apparaît en baisse (-8%) par rapport à l’année précédente, témoignant pour la première fois d’un ralentissement du rythme de la diffusion de la PrEP en France au cours de la dernière année. Ce ralentissement, observé dans de nombreuses régions, concerne à la fois les initiations faites à l’hôpital ou en CeGIDD (-13%) et celles effectuées auprès de prescripteurs de ville (-3%).

 

Depuis l’élargissement de la primo-prescription de la PrEP à l’ensemble des prescripteurs en juin 2021, la part des prescriptions effectuées en ville plutôt qu’à l’hôpital ou en CeGIDD a constamment augmenté, jusqu’à devenir majoritaire depuis le deuxième semestre 2023. Ainsi, au premier semestre 2024, 52% des initiations et des renouvellements de PrEP ont été prescrits en ville, le plus souvent (près de 9 fois sur 10) par un médecin généraliste. Les personnes initiant la PrEP en ville ont un profil sociodémographique très proche de celles pour lesquelles cette initiation est effectuée dans une structure hospitalière ou CeGIDD, mais elles sont un peu plus nombreuses à n’avoir aucun renouvellement de PrEP dans les 6 mois suivant l’initiation (environ une sur trois contre une sur quatre).

 

Au cours de la dernière année, la part des utilisateur.trice.s résidant à Paris et en PACA a poursuivi sa baisse au profit d’autres régions métropolitaines, de la grande couronne parisienne et des départements et régions d’outre-mer. Les initiations de PrEP ont aussi de plus en plus souvent concerné des femmes, des bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire, et des personnes résidant en milieu semi-urbain ou rural. Toutefois, l’ampleur de ces évolutions est restée limitée et au premier semestre 2024, les utilisateur.trice.s de la PrEP restaient encore principalement des hommes résidant en Île-de-France ou dans une grande métropole, parmi lesquels la proportion de personnes en situation de précarité est faible et le niveau d’accès aux soins primaires est plus élevé que pour la moyenne des français.

 

En conclusion, ces chiffres actualisés mettent en évidence un infléchissement dans la progression de l’utilisation de la PrEP au cours de la dernière année. La prescription par les médecins généralistes, qui est devenue majoritaire, bénéficie à des utilisateur.trice.s ayant un profil proche de ceux.elles consultant à l’hôpital ou en CeGIDD. L’ensemble de ces résultats suggère que de nouvelles mesures seraient nécessaires pour permettre la diffusion de la PrEP à toutes les catégories de population qui pourraient en bénéficier.

Rapport

Suivi de l’utilisation de Truvada® ou génériques pour une prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS) – Actualisation des données jusqu’au 30 Juin 2024