Le 26 avril 2022

Prescriptions pédiatriques ambulatoires dans les pays à économie avancée au 21e siècle. Une revue systématique

Des membres d'EPI-PHARE co-signent un article avec l'INSERM dans JAMA Network Open : https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2791284  
Importance

Une comparaison internationale des prescriptions pédiatriques ambulatoires (pediatric outpatient prescriptions – POPs) est essentielle pour étudier les pratiques inappropriées à l’échelle nationale et guider les actions correctives.

 

Objectif

Comparer la prévalence annuelle des POPs parmi les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

 

Méthodologie

Deux examinateurs indépendants ont systématiquement recherché dans PubMed, Embase et les sites Internet des instituts de santé publique ou des agences du médicament les études publiées depuis 2000 et faisant état de la prévalence des POPs (exprimée en nombre de patients âgés de moins de 20 ans présentant ≥ 1 POP pour 1000 patients pédiatriques par an) dans les pays membres de l’OCDE ou dans de vastes zones géographiques au sein de ces pays.

Le risque de biais a été évalué pour l’exhaustivité et la représentativité. Les rapports de prévalence (RP) ont été utilisés pour comparer la prévalence la plus élevée et la plus faible des POPs dans l’ensemble des pays, par niveaux de classification anatomique thérapeutique chimique (ATC) pour l’ensemble de la population pédiatrique, et par groupe d’âge  <5-6 ans vs ≥5-6 ans), en stratifiant sur le statut de médicament délivré uniquement sur ordonnance (prescription-only drug – POD).

 

Résultats

Parmi 11 études réalisées sur 3 bases de données médico-administratives régionales et 8 nationales dans 11 pays, 35 552 550 patients pédiatriques ont été inclus. Le risque global de biais était faible (10 études étaient représentatives [90,9 %], et le dénominateur de prévalence comprenait des non-utilisateurs de soins de santé pour 9 études [81,8 %]). La prévalence d’au moins une POP par an variait de 480 à 857 patients pédiatriques pour 1000 en Suède et en France, respectivement (PR, 1,8 [IC 95 %, 1,8-1,8]).

Dans l’ensemble, parmi les 8 études rapportant des médicaments de niveau 1 de la classification ATC, le Danemark avait la plus faible prévalence de POPs (par exemple, préparations hormonales systémiques : 9 patients pédiatriques pour 1000 par an) et la France la plus élevée (par exemple, préparation hormonale systémique : 216 patients pédiatriques pour 1000 par an).

Parmi les 8 études rapportant des médicaments du niveau 2 de la classification ATC pour les PODs, le PR entre la France et le Danemark était de 108,2 (IC 95 %, 108,2-108,2) pour les corticostéroïdes systémiques et de 2,1 (IC 95 %, 2,1-2,1) pour les médicaments des maladies obstructives des voies respiratoires. Le PR pour les antibiotiques était de 3,4 (IC 95 %, 3,4-3,4) entre la Nouvelle-Zélande et la Suède.

Pour les patients pédiatriques âgés de 5 à 6 ans ou plus, le PR pour les hormones sexuelles était de 2,1 (IC 95 %, 2,1-2,1) entre le Danemark et la France. Parmi les 7 études rapportant des médicaments du niveau 5 de la classification ATC, la prévalence des 10 PODs les plus prévalents était inférieure à 100 patients pédiatriques pour 1000 par an dans les pays scandinaves et aux Pays-Bas et inférieure à 300 patients pédiatriques pour 1000 par an en France et en Nouvelle-Zélande.

 

Conclusion

Cette étude a révélé de grandes variations entre les pays en ce qui concerne les PODs, ce qui peut suggérer d’importantes prescriptions inappropriées. Les résultats peuvent suggérer des orientations pour les campagnes d’éducation et les décisions réglementaires dans certains pays membres de l’OCDE.

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site de JAMA Network Open