L’infection sévère par le SARS-CoV-2 comme marqueur d’un cancer non diagnostiqué
Résumé
Aucune étude n’a encore cherché à savoir si une infection sévère par le SARS-CoV-2 représentait un marqueur d’un cancer non diagnostiqué.
Cette étude en population à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), a identifié entre le 15/02/2020 et le 31/08/2021, 41 302 personnes hospitalisées en unité de soins intensifs en raison du SARS-CoV-2 (groupe ICU) et 713 670 personnes témoins non hospitalisées pour le SARS-CoV-2 (groupe Contrôle). Les individus ont été appariés selon l’année de naissance, le sexe et le département français de résidence.
L’incidence de cancer a été comparée dans les deux groupes au cours de la période de suivi (date index : 12/31/2021), à l’aide de modèles de risques proportionnels de Cox ajustés sur les variables d’appariement, les caractéristiques socio-économiques et les comorbidités.
Dans le groupe ICU, 2,2 % (n = 897) ont reçu un diagnostic de cancer dans les mois suivants, contre 1,5 % (n = 10 944) dans le groupe Contrôle. Le risque de recevoir un diagnostic de cancer après la sortie de l’hôpital était 1,31 fois plus élevé dans le groupe ICU que dans le groupe Contrôle (aHR 1,31, IC à 95 % 1,22-1,41). Une tendance globale similaire a été observée lorsque le risque compétitif de décès a été pris en compte (aHR 1,25, 95% CI 1,16-1,34).
Un risque significativement plus élevé a été constaté pour les cancers rénaux (aHR 3,16, IC à 95 % 2,33-4,27), hématologiques (aHR 2,54, IC à 95 % 2,07-3,12), du côlon (aHR 1,72, IC à 95 % 1,34-2,21) et du poumon (aHR 1,70, IC à 95 % 1,39-2,08).
Ces résultats suggèrent qu’une infection sévère par le SARS-CoV-2 peut représenter un marqueur d’un cancer non diagnostiqué.
Retrouvez l’article sur le site de Scientific Reports