Dans la continuité des actions entreprises par l’ANSM relative à l’utilisation des ballons et stents au paclitaxel pour traiter l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), EPI-PHARE publie le suivi de l’utilisation de ces dispositifs en France. L’étude a été réalisée à partir des données exhaustives du Système National des Données de Santé (SNDS) entre 2017 et 2019.

Les résultats montrent que sur la période, 113 766 patients ont eu une revascularisation par angioplastie des artères des membres inférieurs : 16% d’entre eux (18 235 patients) recevaient des stents ou des ballons au paclitaxel presque à part égale ; pour la majorité le dispositif utilisé était un stent ou un ballon nu (56% et 28% des patients respectivement).

Les patients recevant des dispositifs au paclitaxel étaient âgés et principalement des hommes. Ils présentaient des comorbidités/antécédents lourdes (8 patients sur 10 ayant des antécédents d’atteintes ischémiques cérébrales, coronaires et périphériques connus, hypertension chez environ 87%, un diabète chez environ 40% et un traitement hypolipémiant chez 70%). Le secteur privé prenait en charge 7 patients sur 10 recevant des dispositifs au paclitaxel. Neuf patients sur 10 étaient implantés dans des établissements réalisant plus de 10 dilatations par mois. Cette étude met également en évidence que le profil de patients recevant des stents et ballons au paclitaxel semble différent de celui des patients traités par des dispositifs nus avec un profil moins sévère en terme d’espérance de vie. Enfin, les évolutions temporelles sur la période montrent que les mesures de l’ANSM ont eu un impact en 2019 en limitant l’augmentation de l’utilisation des dispositifs au paclitaxel précédemment observée entre 2017 et 2018.

En conclusion, ces données de pratique clinique fournissent un état des lieux exhaustif de l’angioplastie des membres inférieurs en France. Ce type d’étude pourrait être renouvelé dans les années à venir afin de mesurer l’évolution de l’utilisation des stents et ballons utilisés dans l’AOMI.

Les recommandations de l’ANSM de mai 2020 sont toujours applicables.