Utilisation des anti-infectieux pendant la grossesse en France entre 2010 et 2019
Objectifs
Décrire les tendances d’utilisation des anti-infectieux pendant la grossesse entre 2010 et 2019 en France et déterminer s’ils étaient prescrits selon les systèmes de classification internationale de la sécurité fœtale des médicaments.
Méthode
Nous avons mené une étude nationale en population en utilisant le Système National des Données de Santé (SNDS), incluant toutes les grossesses terminées entre 2010 et 2019. Les anti-infectieux ont été considérés selon leur groupe pharmacologique et leur risque potentiel en utilisant les systèmes de classification australien et suédois. Le taux de prévalence a été estimé annuellement et par trimestre. Le changement annuel moyen en pourcentage (AAPC) et les intervalles de confiance à 95 % (IC) ont été calculés à l’aide de la régression Joinpoint.
Résultats
Parmi 7 571 035 grossesses, 3 027 031 (40,0 %) ont reçu plus d’1 antibactérien. Cette proportion a diminué de manière significative, passant de 41,5 % en 2010 à 36,1 % en 2019 (AAPC=-1,7 %, [IC95 %, -2,5 % à -1,0 %]). À l’inverse, l’utilisation d’agents antiviraux a augmenté au cours de la période d’étude de 10 ans pour les agents anti-VHS (AAPC=4,4 %, [3,7 %-5,2 %]), les agents antigrippaux (AAPC=25,4 %, [6,2 %-48,1 %]) et les agents antirétroviraux pour le VIH (AAPC=1,3 %, [0,6 %-2,0 %]). L’utilisation du vaccin antigrippal est passée de 0,2 % en 2010 à 4,2 % en 2019 (AAPC=49,7 %, [95%CI, 39,3 % à 60,9 %]). Parmi toutes les grossesses, 0,9% avaient été exposées à un agent anti-infectieux potentiellement dangereux, augmentant de 0,7% en 2010 à 1,2% en 2019 (AAPC=6,4%, [4,4%-8,5 %]).
Conclusion
Sur la base de plus de 7 millions de grossesses identifiées à partir des données nationales françaises, cette étude a montré que les antibactériens sont fréquemment prescrits pendant la grossesse bien que leur utilisation ait diminué au cours des dix dernières années. Nos résultats suggèrent que les anti-infectieux sont généralement prescrits conformément aux recommandations, avec cependant un potentiel d’amélioration pour la vaccination contre la grippe.
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