Utilisation des médicaments chez les personnes âgées de 90 ans et plus
Medication Use in People Aged 90 Years and Older: A Nationwide Study
Objectif
Nous avons cherché à décrire les médicaments prescrits aux personnes âgées de 90 ans et plus.
Conception
Une étude de cohorte a été réalisée à partir des données de l’année 2022.
Cadre et participants
À partir des données du Système National des Données de Santé, les personnes âgées de 90 ans et plus affiliées au régime général d’assurance maladie ont été incluses.
Méthodes
Les médicaments dispensés, la polymédication (≥5 médicaments) et l’hyperpolymédication (≥10 médicaments) ont été décrits dans la population totale et selon le sexe, le groupe d’âge (90-94 ans, 95-99 ans, ≥100 ans) et le lieu de résidence. Toutes les analyses ont été effectuées par trimestre en raison du taux de mortalité élevé dans cette population.
Résultats
Au total, 696 498 sujets ont été inclus dans l’étude. Parmi eux, 73,2% étaient des femmes, 75,9% étaient âgés de 90 à 94 ans et 2,9% avaient plus de 100 ans. Un traitement contre l’hypertension était prescrit chez 77% des sujets, 50,4% avaient une maladie cardiovasculaire et 17,7% souffraient de démence. Au cours du premier trimestre, 77,7% présentaient une polymédication. Les médicaments les plus prescrits étaient les antihypertenseurs (73,8%), les antalgiques (58,8%), les antithrombotiques (55,3%), la vitamine D (51,1%) et les psychotropes (42%). On a constaté une diminution des médicaments préventifs et une augmentation des médicaments de gestion des symptômes avec l’âge. Les sujets résidant en EHPAD étaient plus susceptibles de consommer des psychotropes et moins susceptibles de recevoir des médicaments cardiovasculaires. Les résultats pour les autres trimestres étaient similaires.
Conclusions et implications
Nos résultats suggèrent une diminution progressive, mais probablement insuffisante, de la prescription de certains médicaments avec l’âge et, dans une moindre mesure, en EHPAD. L’arrêt des traitements doit être discuté dans le contexte d’une espérance de vie courte afin d’éviter les effets néfastes de la polymédication.
Retrouvez l’article sur le site du Journal of the American Medical Directors Association