Étude d’utilisation de l’antiviral oral Paxlovid
Étude d’utilisation de l’antiviral oral Paxlovid du 4 février au 29 juin 2022
Le 20 janvier 2022, la Haute Autorité de santé (HAS) a délivré une autorisation d’accès précoce (AAP), après un avis favorable de l’ANSM concernant le rapport bénéfice/risque, pour le médicament Paxlovid (nirmatrelvir et ritonavir) chez les patients adultes qui ne nécessitent pas de supplémentation en oxygène et qui présentent un risque accru d’évolution vers une forme sévère de la COVID-19. L’utilisation du médicament dans le cadre de cet accès précoce a démarré le 4 février 2022.
Ce médicament a obtenu en parallèle une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe le 28 janvier 2022. Il peut être prescrit dans le cadre de son AMM en France depuis le 06 mai 2022.
EPI-PHARE a réalisé une étude de pharmaco-épidémiologie à partir des données du Système national des données de santé (SNDS) afin de décrire le profil (caractéristiques socio-démographiques et comorbidités) des utilisateurs de Paxlovid et d’évaluer le risque potentiel d’une interaction médicamenteuse avec le Paxlovid.
En France, entre le 4 février et le 29 juin 2022, 12179 personnes avaient eu au moins une délivrance de Paxlovid. Les utilisateurs de Paxlovid étaient âgés en moyenne de 66 ans et 54% étaient des femmes. Les utilisateurs de Paxlovid qui avaient initié leur traitement plus tôt, dans la période février-avril 2022, avaient un âge moyen similaire à ceux qui l’avaient initié plus tard (mai-juin) mais avaient plus de comorbidités : maladies respiratoires chroniques, cancers actifs, troubles névrotiques et de l’humeur, sclérose en plaque, et autres maladies auto-immunes.
Le taux brut global d’utilisation en France est estimé à 18 patients pour 100 000 habitants, avec des taux particulièrement élevés en Martinique, Guadeloupe, Côte-d’Or, Paris et Pyrénées-Atlantiques.
En comparaison avec la population générale adulte, les utilisateurs de Paxlovid étaient plus âgés (âge moyen : 66 ans vs 51 ans) et un peu plus favorisés sur le plan socioéconomique. Ils présentaient également plus de comorbidités pouvant entraîner des risques de formes graves de Covid-19, notamment en particulier pathologies cardiaques, maladies respiratoires chroniques, cancers actifs, troubles névrotiques et de l’humeur, sclérose en plaque et autres maladies auto-immunes.
Parmi les médicaments contre-indiqués, les utilisateurs de Paxlovid pourraient avoir un risque d’exposition aux simvastatines de 2%. Parmi ceux non recommandés, le risque d’exposition au bisoprolol pourrait être de 7%.
Il est important de continuer à étudier l’évolution de l’utilisation de Paxlovid en France pour observer notamment sa dynamique d’utilisation dans le futur. Cette étude d’utilisation devrait être suivie d’une étude de faisabilité pour évaluer l’efficacité et la sécurité Paxlovid en vie réelle.
Retrouvez le rapport Étude d’utilisation de l’antiviral oral Paxlovid du 4 février au 29 juin 2022