Le 2 septembre 2024

Vaccins Covid‑19 et risque de saignements menstruels abondants

Contexte

La vaccination contre le COVID-19 a été associée de manière incohérente à un risque accru de saignements menstruels abondants dans différentes études. Cette étude visait à évaluer le risque de saignements menstruels abondants nécessitant des soins hospitaliers après la vaccination contre le COVID-19 en fonction du nombre de doses reçues et du temps écoulé depuis la vaccination.

 

Méthode

Nous avons réalisé une étude cas-témoins à partir des données exhaustives du Système National des Données de Santé (SNDS). Des femmes non enceintes âgées de 15 à 50 ans ayant reçu un diagnostic de saignement menstruel abondant à la sortie de l’hôpital entre le 12 mai 2021 et le 31 août 2022 (cas) ont été appariées au hasard à un maximum de 30 témoins ayant le même âge, le même lieu de résidence, le même indice de déprivation sociale et le même profil d’utilisation de contraceptifs à la date d’admission à l’hôpital du cas (date index). Des modèles de régression logistique conditionnelle ont été utilisés pour estimer le risque de soins hospitaliers pour saignements menstruels abondants associés aux premières doses ou de rappel et au délai depuis la dernière vaccination COVID-19 à la date index, en ajustant sur les caractéristiques sociodémographiques, les comorbidités, les indicateurs d’utilisation de soins de santé et l’infection récente par le SARS-CoV-2.

 

Résultats

Au total, 4610 cas et 89 375 témoins appariés ont été inclus (âge médian, 42 ans). Par rapport aux femmes non vaccinées, le risque de soins hospitaliers pour des saignements menstruels abondants était plus élevé chez celles qui avaient reçu la dernière dose de primovaccination au cours des 1 à 3 mois précédents (rapport de cotes, 1,20 [intervalle de confiance à 95 %, 1,07-1,35]). Cette association était marquée chez les femmes résidant dans les municipalités les plus défavorisées (1,28 [1,07-1,52]) et chez celles qui n’utilisaient pas de contraception hormonale (1,28 [1,11-1,48]). Dans l’hypothèse d’une relation causale, un total de 103 cas [54-196] a été estimé comme étant attribuable à la primo-vaccination en France.

 

Conclusion

Ces résultats apportent la preuve d’un risque accru de saignements menstruels abondants au cours de la période de trois mois suivant la primovaccination par un vaccin à ARNm contre le COVID-19. Aucune augmentation du risque n’a été constatée au-delà de 3 mois après la primovaccination ni après les doses de rappel.

Accès à l'article

Retrouvez l’article sur le site de la revue Vaccine