Vaccins Covid-19 et évènements cardiovasculaires chez les 18-74 ans
Contexte
Dans une précédente étude menée par Epi-Phare, le vaccin à base d’ARN messager (ARNm) BNT1262b2 de Pfizer/BioNTech n’est pas apparu associé à un risque accru d’événements cardiovasculaires graves chez les personnes âgées de 75 ans ou plus. Les études menées sur les autres vaccins anti-COVID-19 ou dans des populations plus jeunes ont montré des résultats hétérogènes. Notre objectif était d’évaluer le risque à court terme d’événements cardiovasculaires graves associé aux différents vaccins anti-COVID-19 utilisés chez les 46,5 millions d’adultes de moins de 75 ans en France.
Méthodes
Tous les adultes de moins de 75 ans hospitalisés pour embolie pulmonaire, infarctus aigu du myocarde, ou accident vasculaire cérébral hémorragique ou ischémique en France sur la période de disponibilité des vaccins jusqu’au 20 juillet 2021, ont été identifiés à partir du Système national des données de santé (SNDS). Nous avons mené une étude de série de cas auto-contrôlée pour évaluer l’incidence relative (IR) de chaque événement cardiovasculaire dans les trois semaines qui ont suivi l’injection de la première et de la deuxième dose (le cas échéant) des vaccins BNT162b2 (Pfizer/BioNTech), ARNm-1273 (Moderna), ChAdOx1 nCoV-19 (AstraZeneca) et Ad26.COV2.S (Janssen) par rapport aux périodes en dehors de ces trois semaines, en ajustant sur la temporalité calendaire.
Résultats
L’incidence des différents événements cardiovasculaires graves n’était pas augmentée dans les trois semaines suivant la première ou la deuxième dose des vaccins à ARNm (BNT162b2 et d’ARNm-1273).
L’incidence de l’infarctus aigu du myocarde était significativement plus élevée au cours de la première et de la deuxième semaine suivant l’injection de la dose d’Ad26.COV2.S que pendant les périodes de référence. L’incidence de l’embolie pulmonaire, de l’AVC ischémique et de l’AVC hémorragique ne différait pas significativement entre les trois semaines suivant la dose d’Ad26.COV2.S et les périodes de référence.
L’incidence de l’infarctus aigu du myocarde et de l’embolie pulmonaire était plus élevée au cours de la deuxième semaine suivant l’injection de la première dose de ChAdOx1 nCoV-19 que pendant les périodes de référence.
Conclusion
Ces résultats confirment la sécurité des vaccins à base d’ARNm vis-à-vis du risque d’événements cardiovasculaires graves chez les adultes de moins de 75 ans. Les vaccins à adénovirus apparaissent associés à une légère augmentation du risque d’infarctus du myocarde et d’embolie pulmonaire dans cette population. Ces vaccins à adénovirus sont peu utilisés en France.
Retrouvez le rapport sur le risque d’évènements cardiovasculaires graves après la vaccination Covid-19 chez les 18-74 ans
Botton, J. et al. (2022). Annals of Internal Medicine, 175(9), 1250‑1257.