Valsartan contaminé par la N-nitrosodiméthylamine et risque de cancer
Contexte
Depuis juillet 2018, de nombreux lots de Valsartan se sont révélés être contaminés par de la N-nitrosodiméthylamine (NDMA). Nous avons cherché à évaluer l’association entre l’exposition aux produits à base de Valsartan contaminés par la NDMA et le risque de cancer.
Méthode et résultats
Cette étude s’est appuyée sur les données du Système National des Données de Santé (SNDS). La population cible était constituée des consommateurs de Valsartan entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017, âgés de 40 à 80 ans. L’association entre l’exposition au Valsartan contaminé par la NDMA et la survenue de toute tumeur maligne et de cancer a été évaluée pour chaque localisation en ajustant des modèles à risques proportionnels de Cox pondérés par la probabilité inverse de traitement.
Un total de 1,4 million de sujets sans aucun antécédent de cancer a été inclus. Au total, 986 126 et 670 388 patients ont été respectivement exposés au Valsartan contaminé par la NDMA et non contaminé. L’exposition au Valsartan contaminé par la NDMA n’a pas augmenté le risque global de cancer (rapport de risque ajusté [aHR], 0,99 [IC 95 %, 0,98-1,0]). Cependant, les patients exposés présentaient un risque plus élevé de cancer du foie (aHR, 1,12 [IC 95%, 1,04-1,22]) et de mélanome (aHR, 1,10 [IC 95%, 1,03-1,18]). Nous avons estimé une moyenne de 3,7 et 5,8 cas supplémentaires par an pour 100 000 personnes-années de cancer du foie et de mélanome, respectivement.
Conclusion
Notre étude est la plus importante à ce jour pour examiner les risques de cancer associés à l’exposition au Valsartan contaminé par la NDMA. Nos résultats suggèrent une légère augmentation du risque de cancer du foie et de mélanome chez les patients exposés à la NDMA dans les médicaments pris régulièrement.
Retrouvez l’article sur le site de JAHA